Le Baromètre des risques d’Allianz
est un classement annuel des risques d’entreprise, réalisé par
Allianz Global Corporate & Specialty (AGCS), l’assureur des
risques industriels du groupe Allianz, en collaboration avec
d’autres entités du groupe. L’enquête analyse les opinions de
2 712 experts en gestion du risque, tels que directeurs
généraux, gestionnaires de risques, courtiers et assureurs,
situés dans 94 pays et territoires. C’est la 12e
année que ce baromètre est publié.
Joachim Mueller, CEO d’AGCS, a commenté les résultats: « Pour la
deuxième année consécutive, le Baromètre des risques
d’Allianz montre que les entreprises sont principalement
préoccupées par l’augmentation des risques d’incidents cyber et
d’interruption d’activité. Dans le même temps, elles considèrent
l'inflation, une récession imminente et la crise énergétique
comme des menaces immédiates pour leurs activités. En Europe et
aux États-Unis notamment, la ‘‘permacrise’’ due aux conséquences
de la pandémie et à l’impact économique et politique de la
guerre en Ukraine, est une source d’inquiétude. Elle met à
l’épreuve l’ensemble des entreprises.
« La bonne nouvelle, c’est qu’en tant qu’assureurs, nous
constatons une amélioration continue de la résilience chez
nombre de nos clients, grâce à la sécurisation des chaînes
d’approvisionnement, à l’amélioration des plans de continuité
d’activité et au renforcement des contrôles cyber. L’adoption
des mesures nécessaires pour renforcer la résilience et réduire
les risques fait désormais partie des priorités des entreprises,
après les événements de ces dernières années. »
En 2023, les quatre principaux risques figurant dans le Baromètre
des risques d’Allianz sont à peu près les mêmes dans toutes
les entreprises du monde, quelle que soit leur taille (grandes
entreprises ou PME), et dans la plupart des économies
européennes et aux États-Unis, à l’exception du risque lié à la
crise énergétique. Les préoccupations des entreprises dans les
régions Asie-Pacifique et Afrique sont légèrement différentes,
car l’impact direct, ainsi que les répercussions économiques et
politiques de la guerre en Ukraine, ne sont pas les mêmes.
Risques numériques et perturbations
Les incidents cyber, tels que les pannes de systèmes, les
attaques par ransomware ou les violations de données,
constituent le risque le plus important dans le monde pour la
deuxième fois consécutive. C’est un phénomène inédit dans le
baromètre. Ils figurent également au premier rang dans 19 pays,
dont le Canada, la France, le Japon, l’Inde et le Royaume-Uni.
C’est le risque qui inquiète le plus les petites entreprises
(chiffre d’affaires annuel < 250 millions de dollars).
« Pour beaucoup d’entreprises, la menace dans le cyber-espace est
plus importante que jamais et le nombre de sinistres cyber reste
élevé. Les grandes entreprises, désormais habituées aux
attaques, et celles qui disposent d'une cybersécurité adéquate,
sont capables d’en déjouer la plupart. Mais les petites et
moyennes entreprises sont également touchées. Celles-ci ont
tendance à sous-évaluer leur exposition et doivent investir en
permanence pour renforcer leurs contrôles cyber », explique Shanil
Williams, membre du conseil d’administration d’AGCS et
directeur de la souscription Entreprises, chargé de la
souscription cyber.
Selon le Centre de compétences cyber d’Allianz, la fréquence des
attaques par ransomware reste élevée en 2023. Parallèlement, le
coût moyen d’une violation de données n’a jamais été aussi
important (4,35 millions de dollars)
et devrait dépasser les 5 millions en 2023. Le conflit en
Ukraine et la hausse des tensions géopolitiques augmentent le
risque d’une cyberattaque à grande échelle par des acteurs
financés par des États. Par ailleurs, la pénurie de
professionnels de la cybersécurité s’accentue, ce qui soulève
des défis pour améliorer la sécurité.
Dans nombre de pays, 2023 pourrait être une nouvelle année de
risques élevés en matière d’interruption d’activité. En
effet, la plupart des modèles économiques sont vulnérables aux
chocs et aux changements soudains, qui se répercutent ensuite
sur le résultat et le chiffre d’affaires. Située à la
2e place du classement mondial, l’interruption
d’activité constitue le premier risque au Brésil, en Allemagne,
au Mexique, aux Pays-Bas, à Singapour, en Corée du Sud, en Suède
et aux États-Unis.
Les sources de perturbations ne manquent pas. Le risque cyber est
la cause d’interruption d’activité que les entreprises craignent
le plus (45 % des réponses). Vient ensuite la crise énergétique
(35 %), suivie des catastrophes naturelles (31 %). La flambée du
coût de l’énergie a contraint les entreprises grandes
consommatrices d’énergie à rationaliser leurs dépenses
énergétiques, à déplacer la production vers d’autres sites,
voire à envisager des arrêts temporaires d’activité. Les
pénuries en résultant pourraient provoquer des ruptures
d’approvisionnement dans de nombreux secteurs essentiels en
Europe: alimentation, agriculture, industrie chimique et
pharmaceutique, construction et industrie manufacturière. La
douceur de l’hiver en Europe et la stabilisation du prix du gaz
contribuent néanmoins à atténuer les effets de cette crise.
La perspective d’une récession sera une autre source probable de
perturbations en 2023. Elle pourrait entraîner des carences et
des défaillances de fournisseurs, un risque particulièrement
important pour les entreprises ayant seulement un ou quelques
fournisseurs essentiels. Selon Allianz Trade,
les défaillances d’entreprises dans le monde pourraient
augmenter sensiblement, à savoir de 19 %.
Malaise macroéconomique
Les évolutions économiques, telles que l’inflation ou la
volatilité des économies et des marchés financiers, se classent
au troisième rang mondial en 2023 (25 %), alors qu’elles étaient
à la 10e place en 2022. C’est la première fois en une
décennie que ce risque entre dans le top 3. Selon Allianz Research,
les trois grandes zones économiques (États-Unis, Chine et
Europe) sont en crise au même moment, mais pour des causes
différentes. Ces experts prévoient une récession en Europe et
aux États-Unis en 2023. L’inflation est particulièrement
préoccupante, car elle ‘‘grignote’’ la structure de prix et les
marges de rentabilité de nombreuses entreprises. À l’instar de
l’économie réelle, les marchés financiers font face à une année
périlleuse. Les banques centrales drainent l’excès de liquidité
du système et les volumes de transactions diminuent, même sur
les marchés historiquement liquides.
« 2023 sera une année difficile. En termes purement économiques,
elle ne sera probablement pas bonne pour de nombreux ménages et
entreprises. Mais il n’y a aucune raison de désespérer, estime
Ludovic Subran, chef économiste chez Allianz. D’une part,
la hausse des taux d’intérêt est bénéfique, notamment pour des
millions d’épargnants. D’autre part, les perspectives à moyen
terme sont bien meilleures, en dépit –ou à cause– de la crise
énergétique. Leurs effets, au-delà de la récession attendue en
2023, sont déjà visibles: une transition accélérée vers la
décarbonation de l’économie et une sensibilisation accrue aux
risques dans tous les secteurs de la société, qui renforceront
la résilience économique et sociale. »
Risques en hausse et en baisse
Le risque de crise énergétique est celui qui a le plus
progressé dans le Baromètre des risques d’Allianz,
s’inscrivant pour la première fois à la 4e place
(22 %). Certains secteurs, comme l’industrie chimique, la
fabrication d’engrais, de verre ou d’aluminium, peuvent dépendre
d’une seule source d’énergie, comme le gaz russe dans nombre de
pays européens. Ils sont donc vulnérables aux perturbations de
l’approvisionnement énergétique et aux hausses de prix. Si ces
industries de base sont en difficulté, les conséquences
pourraient se faire sentir dans d’autres secteurs, en aval de la
chaîne de valeur. Selon Allianz Trade,
la crise énergétique restera le choc de rentabilité le plus
important, notamment dans les pays européens. Aux niveaux
actuels, les prix de l’énergie réduiraient à néant les bénéfices
de la plupart des entreprises non financières, puisque le
pouvoir de fixation des prix diminue dans un contexte de
ralentissement de la demande.
Après une année dont l’actualité a encore été dominée par les
conflits et les troubles civils, les risques politiques et la
violence font leur entrée, à la 10e place
(13 %). En plus de la guerre, les entreprises s’inquiètent de
l’augmentation des perturbations liées aux grèves, aux émeutes
et aux mouvements sociaux, sur fond de crise du pouvoir d’achat
dans de nombreux pays.
Malgré une baisse dans le classement annuel, les catastrophes
naturelles (19 %) et le changement climatique (17 %)
restent des préoccupations majeures pour les entreprises.
L’année a été marquée par l’ouragan Ian, une des tempêtes les
plus puissantes qui aient frappé les États-Unis, mais aussi par
des canicules, des sécheresses et des tempêtes hivernales
record. Les pertes assurées dépassent les
100 milliards de dollars.
Ainsi, ces risques figurent encore aux sept premières places du
classement mondial.
Pour plus d’information sur les conclusions du Baromètre des
risques 2023 d’Allianz, vous pouvez consulter les documents
suivants :